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 [BDO] Stupre

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Lazare de Malemort
Comte de Malemort
Lazare de Malemort
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Lieu de vie : À Ventegrève
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[BDO] Stupre Empty
Mar 13 Oct 2020 - 15:42

N.B. — Ces événements sont une alternative à ceux ayant été joués sur Guild Wars 2, et s'inscrivent cinq ans après une sortie de geôles. Le lieu n'est pas précisé.

Le feutre étouffant de l’établissement aux fumerolles d’opium harcèle les poumons enrayés du Cerbère, tapi sur quelque soierie molletonnée à même le sol terreux. Une couleuvre à l’écaille ébène envahit sa nuque tendineuse, dont la chair filandreuse subit les frissons excitants d’une caresse veloutée. Minutes et verres ont tôt fait de s’égrener suite au départ précipité de la Blafarde, balafre nacrée dans ce paysage d’ocre et de brun, ayant fendu la foule pareille à l’écume s’échouant sur un comptoir bondé de cadavres de bouteilles. Et l’enfant du pays de ne songer à rien d’autre que cet éclair blanc qui aurait tôt fait de filer entre ses doigts, dans cette cité aux ruelles incertaines, où chaque entrelac de coursives et de grottes serait un discret coupe-gorge. Contrarié, il ne répond que mollement aux avances intéressées de la créature drapée dans son bras puissant et dont le mollet nu coulisse sur sa cuisse encarcannée de cuir. La patte reposant dans le creux du flanc basané outrepasse parfois les frontières de la pudeur en prenant de l’altitude, malgré la présence grouillante de clientèle aux alentours. Il y fait chaud, moite, les vapeurs de tabac agressent les gorges et encombrent les poumons, les fragrances alcoolisées enivrent les esprits à la première bouffée. Dans cette enseigne aux chiches lueurs filtrant à travers les tentures épaisses, luxure et gourmandise font la paire ; si la majorité de ses visiteurs nocturnes sont des hommes de mauvaise allure, le personnel, lui, est principalement composé de jeunes femmes – que l’on soupçonne parfois de n’être que des jeunes filles – revêtant de voluptueux drapés et ne couvrant que le galbe de leurs poitrines formées de soutiens-gorges aux breloques d’argent et de cuivre. Tous les plaisirs sont permis, ici, et le contrebandier d’en profiter l’espace d’une nuit sur le chemin de l’ouest.

Le vin de dattes, à la robe carminée, à la rondeur sucrée et au peu de longueur, fait son office. Se floutent les idées noires et angoissantes rôdant, errant, se dissipent les spectres dans l’esprit libre, et lui offrent enfin un répit bien mérité. Deux sentinelles de fer rejaillissent sur les traits gracieux de la proie dans ses filets inexpugnables, et la pulpe de ses doigts d’en croquer les contours à la façon d’un aveugle ; la sirène d’ébène ne peut rater l’occasion d’apposer la marque brûlante d’un baiser au coin de ses lèvres. Cette initiative le convainc : crochetant les jambes effilées de la danseuse aux milles éclats, son impulsion l’emporte sur ses appuis et resserre la frêle stature contre son buste musculeux. Le tumulte ambiant couvre les murmures suaves qu’elle déverse au pavillon de son oreille, dont le lobe percé d’un anneau se loge entre ses incisives joueuses. Se faufilant parmi les poivrots avinés et autres commerçants de peu de scrupules, il écrase son dos contre le battant de la porte d’entrée et s’extirpe de ce siège d’âmes pécheresses pour inspirer une grande goulée d’air au dehors. Il n’entend pas, ou du moins refuse, le gloussement immature de sa captive ayant de loin l’âge d’être sa fille à l’instant où il pivote et s’engage dans les escaliers le ramenant au rez-de-chaussée.

Son trajet est d’un automatisme propre aux habitués des lieux, ayant en mémoire le moindre nid-de-poule sur le chemin caillouteux, ballotant son paquetage vivant à bout de bras sans effort. Il arbore l’air grave d’un ours mal luné, jurant avec le sourire mielleux que la serveuse emprisonnée lui oppose, elle qui ne le quitte pas du regard. Ses pas battent la terre pâle tassée par le passage régulier des caravanes marchandes, traversent une rue, un ponton, s’engouffrent sous une arche, martèlent le perron d’une ridicule demeure à la porte érodée par le temps. Il lui faut forcer sur la poignée réticente, repousser brusquement le battant coincé à même la dalle irrégulière du plancher, et emporter avec lui le fruit de ses inactives recherches. Les dernières œillades scrutatrices se détournent lorsque la serrure se referme et fait résonner le cliquètement caractéristique d’un loquet verrouillé. Il n’y a plus désormais que le pirate et son otage, dans cette chambre exiguë mise au service des scélérats avides de chair.

La vipère au sang chaud touche terre, de la pointe de ses pieds tatoués et auréolés de bijoux sonnants et trébuchants, sans piper mot. Ses mains de même acabit sont encore brodées sur le cuir du mastodonte dont elle s’éloigne, petit à petit, ne gardant pour contact que les deux disques d’acier froid qu’il lui promet silencieusement. Agrafe après agrafe, le lourd manteau tanné se fend sous le tricot habile des griffes du Cerbère, s’ouvre sur la noirceur passée d’une vieille chemise encore en état qui elle-même cède aux désirs masculins et dévoile une toute autre œuvre. Un torse maculé d’horreurs cicatrisées, vestiges constellant sa peau de basane d’éclairs et étoiles d’une teinte plus claire et témoins d’une vie brutale qui ne lui fit aucun cadeau par le passé. Un collier d’épines sous sa gorge l’étrangle aussi sûrement que les sangles de cuir retenant ses mousquets, et dont il défait la boucle afin d’abandonner son armement sur le manteau lâchement évanoui au sol. En face, le vil reptile se déhanche au rythme d’une mélodie qu’elle seule sait appréhender, ses flancs marqués par une minceur peut-être exagérée serpentent lorsque son bassin décoré de foulards colorés va et vient avec langueur. Chaque pas électrisant l’éloigne du prédateur déjà à demi dévêtu, jusqu’à lui faire parcourir les rivages d’une couche à la couverture de soie écarlate et aux broderies d’or sur laquelle elle s’affale sensuellement, une écume scintillante vouée à attirer l’avare lupin rôdant autour.

Et le mâle d’y sembler insensible, l’expression éteinte et le geste peu empressé. Feignant probablement le désintérêt, l’esprit à tout autre chose, ses mains brutes s’attaquent au ceinturon épais enserrant sa taille et servant de harnais à son cimeterre fétiche, qui s’en ira reposer pour la nuit sur le dossier d’une maigre chaise qui n’en mérite pas le port. L’approche de se faire plus franche lorsque de quelques pas il réduit la courte distance les séparant, lui, de son dîner appétissant ondulant encore sur le dessus de lit comme l’on appâterait un grand fauve. Les pépites d’or irisées rencontrent la virulence sauvage des disques de fer qui s’en viennent la dévorer sans vergogne. Pantalon entrouvert, le Cerbère ne prend pas la peine de faire davantage qu’ôter ses bottes usées, et grimpe d’un bond agile sur le meuble craquant sous son poids pour loger aussitôt son corps entier entre les cuisses galbées de la jeune femme. Les breloques de cuivre ne tintent plus sous la pression de leurs deux silhouettes fusionnées, les crocs du loup s’abattent férocement sur la gorge de la brebis égarée bêlant de surprise, et les pattes innocentes d’apposer leurs marques blanchâtres sur les omoplates de la brute le temps de quelques ébats sans douceur ni sympathie.

Les figures se lient, luxure et gourmandise à leur apogée, colère et orgueil en arbitres décisifs, paresse en spectatrice. Malmenée, les quelques atours trébuchants de la danseuse ont tôt fait de quitter sa silhouette juvénile pour rejoindre les derniers vestiges de toile qu’il aura lui aussi abandonné dans sa course effrénée. Dans le halètement hagard de l’hère en peine, le Colosse se redresse, la peau rendue de bronze par le voile de sueur qui le couvre aussi sûrement que son dos n’est lacéré de griffures bestiales, et s’effondre de côté en refermant son bras sur ses yeux harassés. Le buste gonfle, s’effrite, regagne de sa superbe, s’affadit, au rythme d’une respiration chaotique ; et les tambours de guerre dans son poitrail de harceler les barreaux de sa cage thoracique sans répit. Les secondes s’égrènent et l’impulsivité naïve de sa compagne de le surplomber pour une question spontanée.

Restes-tu encore longtemps ici ?
J’te paie pas pour causer.

Renvoie-t-il avec la finesse d’un paysan, d’une tessiture rompue par l’effort et la fatigue, à la tonalité éraillée, au timbre caverneux. Néanmoins, il n’avait pas tort sur ce point : le pirate n’avait jamais été très prompt au dialogue, mettant l’action en premier plan. Et quelle action !
L’alcool évaporé le renvoie à d’autres songes moins alléchants ; la figure diaphane de sa partenaire erre au-devant de son esprit brisé, s’infiltrant telle une mélasse visqueuse dans les fissures de son crâne. Il peste. Jure. Maudit intérieurement l’infame marionnettiste l’ayant placée sur son chemin, si abruptement. Un dilemme intense tend cependant à lui donner les velléités de le remercier malgré les tourments qu’il insuffle sous ce front ridé par la hargne. Crevasses que la demoiselle de compagnie, ayant plutôt des allures de prostituée de plaisance, ne parvient pas à lisser malgré ses minauderies lorsqu’elle retourne chevaucher le presque quinquagénaire en tenue d’Adam. Mais le charme ne prend pas, retombe comme un soufflé mal surveillé, et va jusqu’à agacer le contrebandier : d’un bond fulgurant, la dextre referme l’étau de ses doigts bagués sur la gorge fragile de cette gazelle trop entreprenante, et l’attire brutalement à même le matelas où il la plaque effrontément, brutal, grondant.

Tire-toi.

L’œil luisant de frayeur, le souffle écourté tant par l’agilité de la prise que par la pression exercée contre son cou, la jeune femme dont le crin éparpillé lui donne des airs de Gorgone acquiesce tant bien que mal. Tout en se tortillant, elle échappe à l’emprise à peine relâchée du Cerbère et file revêtir ses quelques drapés froissés, sans un regard pour le brusque individu, sur lequel elle claque la porte. Abandonné, le corps asséché par l’exercice retombe lourdement sur son cercueil désordonné, et les javelots d’acier de son regard percent la toiture accidentée pour s’y figer de longues heures durant. Et ce temps étiré, distordu, d’être consacré aux réminiscences saccadées de vies antérieures.

Une femme, à l’allure d’un amiral. Son épais crin chocolat coulant en cascade sur ses épaules, un veston d’officier au rouge vif et sanguin, un chapeau aux rebords voûtés vers un ciel clairsemé de nuages dont le souffle fait voguer la plume de faisan. Son menton haut, surmonté de deux orbes acajou fendant l’horizon avec le tranchant d’un sabre courbe à sa ceinture, ses jambes fuselées aux mollets rendus incisifs par le port de talons adjoignant quelques centimètres à cette petite stature. Un charisme effroyable, l’œil sévère et cupide, et dans son ombre, la ridicule perspective d’un enfant. Un garçon. Trois minuscules années nourrissant un être de chair à la carnation hâlée, à la chevelure raide d’un noir aile-de-corbeau, dont les perles smaragdines luisent de malice et d’admiration. Ce sont vers lui qu’elles se tournent, vers lui, jeune homme à peine adulte, que se ruent ces pattes d’insecte encore boudinées dans quelque culotte trop grande pour lui. Et quand les mains abîmées s’étendent pour cueillir celles, innocentes et immaculées, du garçonnet, le songe de mourir, interféré, interrompu.

Une femme, à l’allure d’une capitaine. La teinte châtaine de sa coiffure tressée serrée puis laissée libre, la nuance magenta de ses billes ourlées de longs cils noirs. La peau tannée par l’astre d’or, ses atours au bleu marine intense, les accessoires métalliques au bout de ses mèches. Une vingtaine encore fraîche et ambitieuse, extravertie et jalouse, cette inflexion confidente et vénéneuse à l’approche d’une comparse. Debout, là, sur la margelle d’un bar de plage, le surplombant. Lui, ce trentenaire dans son âge d’or, aux traits taillés à la serpe, au sourire perfide. Et ce ventre arrondi sous les vêtures féminines, promesse d’un bonheur perdu et bientôt retrouvé, sur lequel la paume veut se poser et qu’elle traverse dans un nouveau néant.

Une femme, à l’allure d’une bourgeoise. L’éclat blanc et surnaturel de son scalp, cernant une mâchoire carrée au teint clair. Deux miroirs irisés d’azur l’observent, le toisent, dans cette pièce exiguë aux étagères couvertes de fioles et de bocaux. Son costume fuligineux parmi les fumerolles verdâtres, un spectre tout droit venu de l’Outre-monde afin de le hanter de délices. La suavité de sa voix, mielleuse, affirmée, âgée peut-être. Et les bourrasques, au dehors, agitant les tentures des mâts échoués sur cette île isolée de tout. Emportant jusqu’à ces affabulations au loin.

Une femme, à l’allure d’une tigresse. La basane brunie, les reflets blonds d’un océan de mèches épaisses, l’oasis satinée de son regard en amande. Une carrure plus sèche, une tête de plus. Cette vocalise éraillée aux fragrances de tabac s’échouant contre les lèvres anguleuses d’un homme mûr retrouvant de nouvelles motivations, de nouveaux objectifs. Un bureau à l’ambiance chaude de l’auburn et du pourpre, des plans placardés aux colonnes, un canapé généreux où mieux se vautrer comme deux adolescents dans leurs jeux de domination. Sensation de chute, c’est au loin qu’il l’aperçoit lui tourner le dos, noyé sous les rouleaux d’une mer déchaînée.

Et cette femme, à l’allure égarée. Les joues d’albâtre, la lippe à jamais stigmatisée, cette jungle hirsute de cheveux ténébreux. Les écus d’argent orageux qui tantôt le jugent, tantôt lui échappent. Ces frusques sans charme, sans féminité, cette silhouette brute et réservée. Les balbutiements de sa tessiture brisée, la fermeté lointaine de son caractère effacé. Le feu de camp crépitant où sont tous deux assis ces âmes en perdition. Et ce soir, cette nuit, sont séparés par les caprices de l’un et le ressentiment de l’autre, éloignés par quelque non-dit empoisonné, ces partenaires que tout oppose.
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